Le bon vieux lycée La Pérouse comptait trois ou quatre cours de ciment toutes exclusivement consacrées à des parties de foot, de sonnerie en sonnerie, de septembre à juin, de soleil à neige, sans interruption aucune.
Je crois que même le jugement dernier n'aurait pu suspendre une seule de ces putains de fichues parties de foot occupant à l'infini et éternellement les gros balourds de garçons de 11 à 18 ans qui semblaient se reproduire dans cette espèce de maternité d'imbéciles mâles exclusifs.
Quand, dans les années 70,le lycée devint mixte, de toutes petites filles de 11 ans (de 6éme b) dessinèrent des marelles sur tous les terrains et dans tous les sens.
Elles avaient un incroyable courage.
Un incroyable courage de petites filles.
De ma vie, je ne crois pas avoir jamais rien vu de plus courageux.
Évidemment je n'ai pas connu Jeanne d'Arc.
Ycelle qui dessina une marelle entre les François et les Anglois.
Mais sans aucun doute, elle n'est pas à la hauteur de mes petites héroïnes de 11 ans (de 6ème b).
Quand un bruit me réveille, la nuit, qu'il m'arrive d'avoir un petit peu peur,
je pense aux petites filles gravant dans le marbre du béton des marelles sur les terrains de foot.
Dessiner des marelles à la craie blanche sur un terrain de foot de béton et s'élancer à cloche-pied vers le ciel m'évoque à jamais de petites Prométhées en jupette envoyant promener tous les vautours de la création et rapportant la paix aux humains.
Cet acte de folle douceur et de douce folie me fait immédiatement monter au ciel à cloche-pied.
Les petites filles sont des déesses.
Puis, les grandes les tuent.
Et nous tuent avec.
Charlie Galibert

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