Les barrages pourraient, dans les années à venir, être ouverts à la concurrence en France. Ce monopole pose un réel problème à l’Union européenne, qui réclame la privatisation. Une approche résiliente des ressources et de l’énergie dont nous aurions pourtant grand tort de nous déposséder.
Il semble que Bruxelles ait, une fois encore, décidé d’imposer par la force son dogmatisme néolibéral et une concurrence très critiquée, prétendument libre et non faussée. Cependant, la mise en relief, par la société scientifique de l’impact du changement climatique sur l’économie, implique l’importance d’investir dans les infrastructures hydrauliques pour favoriser une économie résiliente.
Des simulations réalisées par des scientifiques montrent que des investissements dans des infrastructures hydrauliques amélioreraient la résilience face aux sécheresses, lesquelles « réduiraient de façon significatives les pertes de PIB et limiteraient l’augmentation de la dette publique ». Dans l’étude du FMI intitulée « Feeling the Heat: Adapting to Climate Change in the Middle East and Centrale Asia » (30 mars 2022), les experts de l’institution internationale ont fait une simulation pour quantifier l’impact macroéconomique des investissements dans les mesures d’adaptation au changement climatique.
Entre deux scénarios
L’étude compare deux scénarios : un plan d’investissement standard dans les infrastructures et un plan d’investissement d’adaptation avec une résilience renforcée. « Le plan d’investissement d’adaptation offre des rendements économiques plus élevés, avant même qu’une sécheresse ne se matérialise », observent les auteurs de l’étude. Les projets d’irrigation résilients (tels que les barrages et les canaux) génèrent des dividendes plus élevés pour le PIB, ceux-ci offrent des rendements économiques plus avantageux dans les pays exposés à la sécheresse, voire avant qu’une sécheresse ne survienne. « L’investissement dans l’adaptation au climat améliore la résilience de l’économie aux épisodes de sécheresse », concluent les experts de l’institution de Bretton Woods, précisant qu’un investissement d’adaptation dans des infrastructures d’irrigation résilientes pourrait réduire de façon importante les pertes de PIB. L’énergie hydroélectrique a de l’avenir. Néanmoins, l’exploitation de son potentiel va devoir aller de pair avec une volonté : celle de limiter son impact environnemental et humain. Pour contrer ces problèmes, une seule solution : continuer à développer l’énergie hydroélectrique tout en privilégiant les petites structures. Ces petites centrales utiliseraient le cycle naturel de l’eau et seraient ainsi plus respectueuses de l’environnement.
La production agricole en France est « sensible » aux sécheresses et devrait bénéficier d’investissements dans des infrastructures hydrauliques résilientes au climat, Au cours des trente dernières années, les températures de la région ont augmenté de 0,7 degré Celsius. Il est essentiel que la communauté internationale coopère pour « tirer le meilleur parti de l’adaptation et en gérer les coûts », en particulier pour les pays les plus vulnérables.