Les mots s’étaient tus et les voilà revenus …

Il y a des périodes prolixes et d’autres silencieuses.
Cet été les mots s’étaient envolés dans les contrées souterraines de la gestation de soi.
Dans les volutes des transformations intérieures, les involutions et les évolutions tissaient leur dialogue échevelé de diatribes intestines, l’extérieur était coi, ensommeillé par la canicule extrême de cet été singulier.

Et pendant ce temps-là, à l’instar des rivières, la plume s’était tarie pour mieux se réinventer.
Puisant dans les sucs généreux d’une terre profonde aux eaux enfouies dans les géologies des introspections, le mouvement s’était suspendu et l’action attendait que le cycle revienne vers des dispositions propices.
Si dehors le verbe était maigre, à l’intérieur, les transmutations allaient bon train. Une gestation d’un nouveau Soi aligné aux nouvelles harmoniques du vivant et aux chansons de l’extérieur qu’il allait bien falloir composer.

Falloir ?
Non, il n’y a plus d’effort lorsque l’énergie est alignée avec les inspirations de la Source, invitant au repos du faire privilégiant les diableries de l’être.
Coulant son quotidien aux soubresauts du vivant, chaque fantaisie est comme autant de pépites qui pavent le sentier de diamants à déguster. C’est avec une extrême attention que je me réjouis de marcher, au ralenti, pour embrasser chaque vibration de la vie.

Ensuite, je reviens au monde et je m’ébroue de ce que je suis devenue.
C’est le temps du retour, les révolutions intérieures reprennent le chemin des mots pour dire haut et fort les enseignements des silences de métamorphoses.
Oh ! joie des guirlandes de noms et d’adverbes énamourés qui frisotent avec les verbes endormis redonnant aux esperluettes des élans à gambader les histoires de l’été.