Éléonore Blondeau
Hyperactive venue de la planète Lyon
La Voix et la Voie des Start-ups industrielles France.
Entrepreneure trentenaire, passionnée d’industrie circulaire, motivée par une cause qui l’enthousiasme : réconcilier l’industrie, la finance et le numérique au service de la transition écologique et sociale.
Après avoir passé 5 ans à la tête de la Start-up industrielle CED’IN qui développait la solution CleanCup, elle est désormais ce que l’on appelle une « Slasheuse ».
A la fois, Co-fondatrice et Présidente du Collectif Startups Industrielles France (CSI), et New Projects Manager chez ETERNITY SYSTEMS, une ETI spécialisée dans le lavage industriel des emballages et contenants réemployables pour toutes les filières industrielles.
« Les valeurs de confiance, d’honnêteté, et de transparence sont, a priori, des valeurs de la République Française et devraient également s’appliquer au monde des affaires. »
Éléonore, vous avez Co-fondé en 2021 et vous présidez le Collectif Start-ups industrielles France (CSI France). Pourquoi l’avoir créé, qu’est-ce qui vous a motivé ? Ce Collectif interroge l’expression « Start-up industrielle », qu’est-ce qu’elles ont de si particulier ?
C’est mon parcours, mon histoire en tant qu’entrepreneure industrielle qui m’a poussé à Co-fonder le Collectif Start-ups Industrielles France (CSI France). En effet, il y a quelques années, passionnée par la thématique écologique porteuse de nombreuses innovations, j’ai créé CLEANCUP®, une solution clé en main qui distribue, collecte et lave automatiquement, sur place, des verres réutilisables dans le but de supprimer l’usage des gobelets jetables et améliorer la façon de boire dans les campus, entreprises et collectivités. Produits fabriqués en France, éco-conçu, mêlant différentes technologies et savoir-faire comme la mécanique, la mécatronique, l’électronique, la transitique, les enjeux de compatibilité alimentaire…
Après avoir passé toutes les étapes de R&D et du prototypage, notre projet, s’est arrêté en cours de pré-industrialisation. En effet, nous n’avons pas trouvé les financements en fonds propre qui permettaient d’investir en ingénierie design-to-cost, des des bancs d’endurance, réaliser des pré-séries et passer toutes les normes, certifications et homologations. Cette épreuve m’a montré que l’écosystème n’était pas structuré, en France, pour accompagner les Start-ups Industrielles. Forte de ce parcours, des connaissances du terrain que j’ai pu acquérir et en échangeant avec d’autres entrepreneurs, je me suis rendu compte que peu importe la filière dans laquelle nous sommes, nous rencontrions tous 3 phases similaires :
• 300k€* pour la R&D / prototypage : phase de recherche qui permet de valider le marché, de définir le cahier des charges fonctionnel puis technique, de concevoir et développer le produit jusqu’à la réalisation d’un prototype fonctionnel appelé « MVP » ou « Démonstrateur ».
• 3M€* pour la pré-industrialisation : phase d’optimisation du produit tant en termes de coûts, de quantités produites que de fiabilité. Adapter le choix des fournisseurs, adapter le choix des procédés de production, adapter les technologies et méthodes d’assemblage et rédiger toute la documentation. Obtenir les certifications et homologations et respecter les normes. Produire les premières séries « pré-séries ».
• 30M€* pour la grande série : phase où les objectifs d’optimisation ont été atteints et où l’on décide de reproduire le produit autant que possible en réalisant les meilleures économies d’échelles. Soit en interne, en créant sa propre infrastructure de production, soit via des sous-traitants.
(*ratios permettant de comprendre les ordres de grandeur des tranches de financement pour chacune des 3 étapes de développement)
Et cinq grands freins communs :
- L’absence de financement en fonds propre pour la pré-industrialisation,
- La difficulté de trouver des lieux pour héberger notre activité en phase de réindustrialisation,
- L’absence de culture industrielle dans l’écosystème Start-up qui comprennent notre vocabulaire, nos besoins et nos étapes de développement,
- Une complexité réglementaire pour en comprendre la lisibilité puis l’application (prix, acteurs…) Oui ! Car nous nous perdons énormément dans la complexité des lois. En effet, les réglementations (normes, certifications, douane, homologations), sont très compliquées en tant qu’entrepreneur, nous n’y comprenons pas grand-chose, et nous n’avons pas forcément le temps pour comprendre toutes ces règles administratives, qui nous sont imposées.
Et une fois que nous avons compris comment ça marche et à quoi nous devons répondre, c’est encore un autre challenge de savoir avec qui nous allons mettre en œuvre ces réglementations et à quel prix.
Dans l’écosystème startup, nous valorisons uniquement les innovations technologiques de rupture au détriment d’autres formes d’innovation de rupture comme les innovations de produits, d’usage, de procédé qui sont aussi des ruptures sur leur marché. En effet, elles apportent également une dynamique, de la valeur de l’emploi, de l’ancrage territorial.
Quel a été le grand démarrage du Collectif Start-ups Industrielles France (CSI France) ?
Forte de tous ces constats, nous avons souhaité agir avec un groupe d’entrepreneurs industriels. Pour dire vrai, nous en parlions depuis un moment, mais nous ne savions pas par où commencer et comment prendre ce sujet en main.
Puis, avec la COVID19, l’industrie refait surface, et au même moment j’ai été auditionné en tant qu’experte par la Direction des Finances pour faire remonter les problématiques quotidiennes du terrain. Il s’agit du premier rapport qui visait à étudier les freins et les leviers pour accélérer l’amorçage industriel. A la suite de cette audition, accompagné d’entrepreneurs, j’ai lancé une tribune le 9 mars 2021. Il s’agissait d’un témoignage 100 % de terrain sur nos freins, mais surtout pour mettre en avant les pistes de solutions que nous avions imaginées ou qui existaient déjà mais devaient être déployées/renforcées. Chaque mot a provoqué une émotion forte de sens, une résonnance impressionnante, « mais c’est tellement VRAI, tout ce que tu as écrit dans cette tribune », s’exprimèrent certaines personnes. Cette tribune donna naissance au Collectif Start-ups industrielles France (CSI France) pour porter la Voix des Start-ups industrielles, et agir avec des actions concrètes afin de faire évoluer l’écosystème startup national en faveur de l’amorçage industriel circulaire. Nous sommes partis d’une feuille blanche, et nous avons construit un manifeste de solutions concrètes, pour accompagner les territoires et les accompagnants (incubateurs, accélérateurs, finançeurs…) dans leur démarche de réindustrialisation autour de deux axes :
- Faire connaître les Start-ups industrielles et leurs innovations en France
- Accompagner tous les écosystèmes (incubateur, accélérateur, collectivités…) à développer une offre d’accompagnement adaptée pour ces projets-là.
Oui, car jusqu’à présent, l’écosystème était principalement orienté numérique et service. Pour résumer aujourd’hui, on propose le même parcours à un Yuka et à un Bob le lave-vaisselle. Alors que clairement, ce ne sont pas les mêmes besoins, ni étapes et ni le même environnement.
Il est donc temps de développer des offres adaptées aux Start-ups industrielles.
Comment accompagner le développement des Start-ups industrielles au-delà du financement et de l’innovation de rupture ?
Pendant des années nous avons valorisé les innovations numériques et de service. Pour inverser la courbe, et créer le moule pour les Start-ups Industrielles, nous allons devoir projeter une dynamique nationale, puis créer des fonds régionaux. Au niveau nationale nous avons BPI France. Dans le cadre de France 2030, BPI France va opérer un fonds de fonds appelé « FNVI »et devrait bientôt lancer son propre véhicule d’investissement à hauteur de 50M€. Notre gros challenge sera d’embarquer les territoires et d’autres investisseurs pour créer ensuite des fonds régionaux souverains, car l’industrie ne se trouvent pas à Paris mais bien au sein des territoires. Ce qui n’est pas toujours simple, car nous rencontrons parfois des conflits dans les territoires, par exemple, entre les Régions et les Métropoles. Notre rôle, notre challenge au sein du Collectif sera alors de les accompagner, de démocratiser, de montrer l’exemple et de s’assurer la cohérence de ces nouveaux véhicules d’investissement avec les besoins des Start-ups industrielles.
Comme je vous l’ai dit, les Start-ups industrielles (hardware) sont différentes des Start-ups numériques (software).
Il ne s’agit pas uniquement de financer la Start-ups industrielles, il faut l’accompagner dans le temps long pour chacune de ses 3 phases de développement : La Phase 1 : R&D prototypage c’est-à-dire valider son marché et définir le besoin fonctionnel pour arriver à un MVP (minimum viable product) ou à un démonstrateur pour valider que c’est faisable et que ça répond à un besoin. La phase 2 : la pré-industrialisation, il s’agit de faire du design-to-cost, autrement dit la conception à coût objectif, renverse la logique de développement d’un produit ou d’un investissement : on ne déduit pas les coûts en partant des contraintes techniques, mais on conditionne la solution technique aux contraintes de marché. Enfin la phase 3 : la grande série. Deux possibilités s’offres aux Start-ups industrielles quand elles sont dans cette phase : soient elles ouvrent leur propre usine, soient elles vont chez un autre partenaire pour qu’il produise le produit.
Autre différenciation importante, l’allocation des fonds levés sont alloués de manière distincte. En effet, une Start-up industrielle va investir sa série A dans du reengineering, des outils de production et d’endurance ainsi que dans l’obtention de normes, homologations et certifications.
Vous êtes passionnée par l’industrie circulaire. Qu’est-ce qu’une industrie circulaire et comment contribuer vraiment à l’économie de demain dans un monde technocentré ?
J’irai beaucoup plus loin, je suis passionnée par la transition écologique sous toutes ses formes et j’ai une vision bien précise de ce que j’entends par transition écologique.
Par exemple, l’objectif de tous produits ou services doit être de de répondre à un besoin réel. Il ne faut pas qu’une start-up développe un produit sur une idée avec la volonté de montrer qu’elle maîtrise la technologie. L’exemple type est celui de la 5G : il n’est sans doute pas nécessaire de la déployer à l’échelle mondiale, mais seulement auprès des professionnels qui en auraient l’utilité. Il faut se méfier de la manie de vouloir tout connecter dans une démarche techno-centrée.
Une fois que le besoin est déterminé, la bonne pratique est de réfléchir à la meilleure façon d’y répondre. Cela passe par une démarche d’éco-conception des objets, c’est-à-dire être attentifs aux choix des matériaux, anticiper la réparation et la recyclabilité de chaque module de l’objet, etc. Aujourd’hui, le véritable enjeu est de réindustrialiser avec une approche circulaire.
Nous ne pouvons plus faire comme avant ! Nous ne réindustrialisons pas pour réindustrialiser, nous ne faisons pas de la finance pour faire de la finance. En effet, nous devons prendre en compte les notions de circularité, de sobriété, d’impact dans nos industries. La finance, le numérique et l’industrie sont à la base des outils au service d’un projet de société.
Par ailleurs, le Collectif s’interroge sur cette notion, mais finalement : qu’est-ce qu’un projet de société ? Notre réponse est la suivante :
Un bon projet de société, c’est de faire en sorte que tout le monde mange à sa faim, puisse se vêtir, se loger, avoir accès à l’éduction, être heureux de se lever le matin… Avons-nous réellement besoin d’aller explorer et conquérir l’espace ou les fonds marins ?! Chaque citoyen doit pouvoir avoir une vie humble et harmonieuse, pour nous, c’est cela un vrai projet de société !
L’idée, c’est donc d’avoir un usage raisonné des technologies. Et avant tout lancement de se poser les bonnes questions. C’est-à-dire d’identifier le problème, et de voir si le problème est partagé.
Concernant la fracture numérique, nous devons trouver un juste milieu.
En effet, l’application Doctolib a fait des miracles, mais, il vrai qu’il ne faut pas oublier les personnes plus âgées et prévoir un accompagnement diffèrent pour celles qui sont isolées.
L’autre point que j’aimerais souligner, c’est que les innovations industrielles ne sont pas forcément issues des laboratoires.
Start-up face aux défis du temps ? D’après vous, comment réconcilier l’industrie, le numérique, la finance au service de la Société ?
Tout est interdépendant, et tout doit partir de la notion de « bon Sens ».
En effet, l’industrie, le numérique et la finance sont interdépendants. Ce qui signifie que nous devons remettre du bon sens dans nos prises de décision, reprendre conscience de nos actes. Autrement dit, la faculté de raisonner non seulement sur ses propres affaires, mais encore et surtout sur celles du pays. En effet, nous ne pouvons plus réfléchir par la rentabilité ou par la technologie. Nous devons nous poser comme question principale : « Quel est le sens ? » « Quel est l’impact de ce projet sur l’écosystème ? ».
Autre point ; la finance et le numérique sont censés être au service des entrepreneurs. Or, ces dernières années, les entrepreneurs se sont pliés en quatre pour les financiers.
Nous voyons se développer une « finance responsable », je souhaite que celle-ci puisse être multi-critères et prendre en compte : l’impact carbone, matières, social…
Aujourd’hui nous avons instauré un seul modèle : celui du capitalisme, sans se soucier des spécificités culturelles et territoriales. Autrement dit, nous avons voulu que le capitalisme soit le seul modèle mondial pour tout le monde, mais cela n’est pas possible, car chaque pays fonctionne différemment et a sa propre culture.
Il n’y a qu’à regarder la nature. S’il y avait un seul modèle, il n’y aurait qu’un seul type d’arbre mais ce n’est pas le cas ! Il a des espèces adaptées à chaque écosystème. Par ailleurs, avec un modèle d’affaires circulaire, une entreprise peut maximiser la valeur de son capital et de ses actifs, accroître sa résilience au changement et contribuer de manière substantielle à la réalisation des objectifs environnementaux.
Cette analyse circulaire doit s’appliquer dans les audits et les supports financiers utilisaient par les financiers.
Ne devrions-nous pas mettre toute notre énergie, à essayer que tout le monde puisse avoir un niveau de vie correcte ?
Si nous suivons mon raisonnement, il y a donc des centaines de milliers de solutions différentes. Pour en revenir au sujet, avec les colonisations, nous avons instauré un modèle unique : le capitalisme pour les Etats-Unis, l’Afrique, l’Asie… Nous avons voulu que le capitalisme soit l’image exemplaire. Mais cela n’est pas possible ! En effet, il fonctionne peut-être pour les Occidentaux… Mais peut-être pas pour les Asiatiques ou les Africains. Si nous laissions les pays faire le choix de leur propre schéma économique, ne seraient-ils pas plus heureux ?
Nous avons imposé un seul idéal, avec un seul objectif : le profit. Ne devrions-nous pas regarder le monde différemment ? De plus, si une seule explication existe, nous n’aurions qu’une variété de tomate, qu’un type d’arbre !
Pour conclure sur cette question, il n’existe pas une seule solution, mais une diversité de clé, c’est la raison pour laquelle, nous devons mener une analyse macro et multicritères Proposée par l’économie circulaire dans son approche écosystèmique.
Start-up, la grande illusion ? Dessinez-moi un futur réalisable et/ou celui dont vous rêveriez.
Un futur réalisable pour moi, un monde permaculturel, un monde circulaire, une approche par le design, c’est-à-dire par l’usage, une civilisation où l’Humain comprend qu’il fait partie d’un écosystème auquel il doit contribuer pour en favoriser sa regénération
Les valeurs de confiance, d’honnêteté, de transparence sont, selon moi, des valeurs de la République française mais difficile d’y croire dans le contexte actuel
Nous manquons aujourd’hui d’un projet national porté par une vision long terme.
Par ailleurs, je pense qu’il faut reconstruire notre système éducatif. Nous pourrions par exemple créer des équipes pédagogiques pluridisciplinaires et reproduire le même parcours : mentors, coachs, parrains, dédiés aux entrepreneurs au service de l’éducation. Pour atteindre cet idéal, je proposerais de faire un « vis ma vie »,un mois tous les 5 ans. Pour comprendre les problématiques de la société que nous partageons se mettre dans les bottes de quelqu’un d’autre où tous les actifs devraient jouer le jeu, permettrait peut-être d’éviter certaines incompréhension sociétales comme celles mise en lumière par les Gilets Jaunes.
L’empathie est une qualité humaine cruciale. Si nous comprenons mieux nos collègues, les soignants, les enseignants, etc nous serions plus à même de vivre ensemble. Se confronter aux difficultés de chacun en observant un poste est la meilleure manière de comprendre ses raisonnements Au-delà des compétences et objectifs professionnels, le « vis ma vie » permet de créer du lien. Cela améliore la cohésion d’équipe et sociale.
Le futur dont je rêve : une envie de vivre différemment pour lutter contre le changement environnemental et mieux préserver nos ressources, il est nécessaire, sinon urgent de repenser en profondeur nos sociétés comme nos modes de vie. Cette prise de conscience se concrétise avec l’émergence de nouveaux lieux de vie comme les éco-lieux, forme de tiers-lieux agricoles. Ces lieux émergent de plus en plus, et séduisent les citadins, mais pas seulement. En effet, ils font écho à des aspirations nouvelles : inventer collectivement une vie et des activités plus riches de sens, plus sobres en moyens et plus solidaires, dans un rythme aligné avec celui du corps et de la nature. L’éducation, l’agriculture, l’entreprise ne doivent faire plus qu’un ! Nous devons créer des écosystèmes territoriaux ou l’humain, la terre, l’éducation, l’industrie et le business collabore au service du bien-être ensemble, et du bien-vivre ensemble.
Une parenthèse poétique…
« Il n’y a personne qui soit né sous une mauvaise étoile. Il n’y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel ». Le Dalaï Lama. Les difficultés occasionnelles ou récurrentes permettent de déterminer vos domaines d’excellence et de plaisir, correspondant à votre lumière de puissance et personnelle. Les mutations qui se seront opérées contribueront à ce que vous soyez vous-même, à ce que vous trouveriez votre juste place, votre valeur ajoutée au monde. En identifiant le sens de votre vie à partir de ce qui vous met à l’épreuve, vous découvrirez votre mission d’âme, votre pleine puissance, là où vous serez doué(e), où vous obtiendrez la reconnaissance et l’abondance et vous mettrez en chemin pour les accomplir.
« Pour s’élever, il faut d’abord descendre en soi ». Voltaire.
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Eléonore Blondeau, la Voix et la Voie des Start-ups industrielles France au service de la transition écologique et sociale.
Personnage atypique, authentique et inspirant ; « elle ne lâche rien » ! État d’esprit pratico-pratique, sans langue de bois, pour qui la seule grandeur authentique est celle de l’effort au milieu d’institutions publiques et territoires qui s’inspirent de sa façon de penser le cosmos industriel. Elle aime l’action utile, les choses simples, l’innovation avec du sens.
Décideuse, elle fait partie de ces trentenaires qui ose ouvrir une voie en pointant du doigt le système français défavorable aux start-ups industrielles mais pour lequel des solutions existent ! Et c’est là où elles performent, identifier et mettre en œuvre ces solutions dans une démarche collective de co-construction citoyenne. Son combat « Montrer qu’industrie et économie circulaire sont indissociables ». Multi-entrepreneure pour des projets à impact positif, après avoir remporté des concours étudiants, elle débute sa carrière, en 2015, dans les locaux de Bel Air Camp, à Villeurbanne, où elle a développé “CleanCup”, solution clé en main pour supprimer l’usage des gobelets jetables et améliorer l’expérience de boire. Le manque de financement en fonds propres de la pré-industrialisation du produit l’a contrainte à céder « CleanCup ». C’est à travers son expérience et tous les freins que peuvent rencontrer les Start-ups industrielles que naîtra quelques années plus tard le Collectif Start-ups Industrielles France (CSI France). À travers ce nouveau projet, elle compte bien accompagner les territoires et montrer le chemin vers plus d’harmonie. « On peut aussi bâtir quelque chose de beau avec les pierres qui entravent notre chemin ». Goethe. Je conclurai par une simple observation : quand David s’est confronté à Goliath, pourquoi, le petit homme a-t-il gagné ? Tout d’abord parce qu’il a changé les règles du jeu et ensuite parce qu’il n’a pas dit qu’il les changeait ! Il l’a fait tout simplement. Voilà l’esprit dont nous avons besoin pour que la réappropriation d’un écosystème favorable à l’amorçage permette la réconciliation de l’industrie, de la finance et du numérique au service de la transition écologique et sociale.
(Crédit photo : Romain Chambodut)